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Arlon : 2000 ans d'histoire !

 

Arlon compte parmi les plus anciennes villes de Belgique, au croisement de deux chaussées romaines, menant de Metz à Tongres et de Reims à Trèves, capitale de la Trévirie. Arlon se nomme alors Orolaunum vicus. Un vicus est une agglomération ouverte et présente ici des aspects topographiques importants : une hauteur, en patois la Knippchen (petite butte), et les sources de la Semois. Durant les trois premiers siècles la ville est prospère et s’étend de part et d’autre de la Semois.

Des fouilles ont démontré l’existence de quartiers, d’un réseau routier et d’activités multiples : des thermes, des villas et des quartiers d’artisans. Le Musée archéologique regorge de témoignages : sa galerie lapidaire et les scènes sculptées sont exceptionnelles.

À la fin du Bas-Empire la Gaule est secouée par les incursions germaniques qui, profitant de l’instabilité à Rome, s’infiltrent dans l’empire. Une campagne d’édifications de murailles est menée en Gaule. Pour Arlon, l’armée privilégiera la fortification de la butte, le castrum servant de refuge en cas d’attaque. Les cimetières et les monuments détruits ou démolis donneront les blocs de grès qui serviront d’assise à la muraille, c’est pourquoi nombre de blocs ont persisté. On peut découvrir in situ l’usage de ces blocs en visitant les deux tours romaines. Le rempart mesurait 800 mètres, jalonné d’une vingtaine de tours et deux portes donnant vers la vallée.

Dans le courant du Moyen-Age, l’intérieur du castrum s’urbanise. L’Empire romain s’efface pour laisser la place à de nouveaux schémas institutionnels. Un bâtiment romain est choisi pour accueillir les sépultures d’aristocrates locaux.


Ces sarcophages ont livré un beau matériel mérovingien (armes, bijoux, …). La question demeure quant aux convictions religieuses de ces morts : encore païens ou déjà chrétiens ? Cet édifice devient cependant l’église paroissiale Saint-Martin. Le traité de Meersen en 870 attribue Arlon à Charles le Chauve, roi de France. Le nom de la ville y est stipulé dans son orthographe actuelle. À la fin du Xe siècle, Arlon passe à la haute Lotharingie. Au milieu du XIe siècle, Waléran Ier établit sur la butte son château, dont il ne reste rien aujourd’hui. Le comté d’Arlon passe aux comtes de Limbourg. Le mariage de Waléran IV avec Ermesinde de Luxembourg allie désormais les deux comtés.

Les fondations religieuses sont nombreuses. Ermesinde est à l’origine de l’abbaye noble de Clairefontaine mais c’est son fils, Henri le Blondel, qui fait entrer le couvent dans l’Ordre cistercien. En 1291, les Carmes s’établissent à Arlon. La ville s’agrandit : une nouvelle enceinte englobe les marchés extérieurs et de nouveaux quartiers. Arlon est désormais une dépendance du comté de Luxembourg. En 1354 le comté devient duché sous l’impulsion de l’empereur Charles IV, comte de Luxembourg. En 1441, Elisabeth de Goerlitz cède le duché au duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Les Luxembourgeois se révoltent (Seigneurs d’Autel), mais Arlon est désormais sous régime bourguignon.

Sous le règne de Charles Quint, Arlon connaît une période troublée, où Français et Espagnols feront du Luxembourg un champ de bataille. En 1558 la ville est incendiée, pillée. L’église paroissiale est transférée intra-muros. Le château n’est pas reconstruit.

Les restes du rempart romain ont livré leurs premiers trésors antiques, le comte de Mansfeld exhume les plus beaux bas-reliefs pour orner son palais de Clausen.

La fin du XVIe et le début du XVIIe siècles sont jalonnés par les attaques et incendies accidentels. En 1604, l’attaque d’une troupe hollandaise ravage les remparts. Ils seront redessinés selon le modèle italien.


En 1621, les Capucins implantent un couvent au sommet de la butte, juste au-dessus des Carmes. Ils invoquent désormais Notre-Dame, représentée foulant à ses pieds un croissant de lune. Le symbole est fort : le christianisme vaincra les cultes païens, qui basaient l’étymologie d’Arlon sur les mots ara lunae, l’autel de la lune. Un incendie ravage la ville en 1660, dont l’église Saint-Martin. Lorsque les troupes de Louis XIV prennent Arlon en 1681, le gouverneur décide la construction d’une nouvelle église paroissiale et de nouveaux remparts, aux frais du roi de France.

En 1697, Arlon et Luxembourg sont restitués à Charles II d’Espagne. La période autrichienne est placée sous les signes de l’apaisement et du repeuplement.

En 1785, un incendie se propage à toute la ville, expliquant l’absence totale d’édifices antérieurs dans le centre ville. Les guerres révolutionnaires marquent à leur tour la fin de la période autrichienne. En 1796, les Carmes et les Capucins sont expulsés.

La première famille juive s’installe à Arlon en 1808. Leur nombre leur permettra d’obtenir, en 1863, la construction d’une synagogue, la première en Belgique.

En 1815, le congrès de Vienne donne l’ancien duché de Luxembourg au roi des Pays-Bas. Le 30 septembre 1830, Arlon devient le chef-lieu provisoire de la province de Luxembourg. En 1839, le Traité des XXIV Articles sépare définitivement la province de Luxembourg du Grand-duché.


 

Une nouvelle ère de prospérité s’ouvre pour Arlon. La ville doit assurer son statut de chef-lieu. Les travaux urbains sont importants, la création de la Place Léopold et de ses alentours étant le signe le plus marquant. Les remparts de 1682 sont abattus, et émergent de nouveaux quartiers. La population augmente par l’arrivée massive de fonctionnaires et de cheminots puisque, dès 1858, Bruxelles et Arlon sont reliées par le chemin de fer. La nouvelle église Saint-Martin est construite entre 1907 et 1914.

En août 1914, ce sont les dragons français qui affronteront les Allemands. Le premier conflit mondial marquera longtemps la population, comme en attestent les cérémonies d’hommage qui auront lieu durant l’entre-deux-guerres.

En mai 1940, les ponts, minés, sautent pour retarder l’invasion allemande. En 1942, le Conseil communal est destitué. En 1943, un siège de la Sipo est installé rue de Virton (aujourd’hui, rue des Martyrs). Les événements les plus tragiques auront lieu en août 1944, avec l’arrestation de 40 otages. La gare et ses environs seront bombardés durant l’Offensive des Ardennes.

La ville poursuit son expansion et est devenue un centre administratif, militaire, culturel est commercial. D’un charme certain, la cité allie traditions, folklore et loisirs.